Ouverte en 2009, la Bourse de Damas a été durement frappée par l’effondrement de l’économie syrienne depuis le début du conflit en 2011 qui a fait plus de 250.000 morts et forcé plus de 11 millions de syriens à quitter leur foyer et détruit la plupart des infrastructures du pays.
Les chiffres se passent de commentaires. La valeur des échanges à la Bourse de Damas est passée de 7.8 milliards de livres syriennes en 2011, à 3.3 milliards trois ans plus tard. Et la hausse de la capitalisation boursière qui est passée de 83 milliards de livres syriennes en 2011 à 125 milliards en 2014, n’est en fait qu’un leurre créé par la dégringolade dans le même temps, de la monnaie nationale syrienne face au Dollar. Le billet vert est passé de l’équivalent de 60 livres syriennes en 2011, à 250 livres syriennes en 2014. Le nombre des sociétés cotées est passé de neuf à l’ouverture de la Bourse en 2009, à 24 actuellement, mais les échanges ne sont plus actifs que sur six d’entre elles, essentiellement dans les secteurs de la finance et des assurances
Le lancement de la Bourse de Damas en 2009 était intervenu dans le cadre d’un plan de « libéralisation économique » entamée après l’adoption de « l’économie sociale de marché » lors d’un congrès du parti Baas du président Bachar al-Assad en 2005. Aujourd’hui, la Bourse de Damas n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les experts estiment que l’économie syrienne est revenue trois décennies en arrière. Et si quelques irréductibles continuent d’assister aux séances en espérant un hypothétique rebond, pour certains analystes, la place boursière n’est plus aujourd’hui qu’une vitrine que le régime tint pour montrer que tout va bien et que l’économie progresse.