L’une des causes du succès commercial de la Chine réside dans la faiblesse des prix qu’elle propose. Et, le plus étonnant, ce qu’il en est de même pour la main d’œuvre ouvrière. Le village de Lujiazhuang en est la parfaite illustration.
Selon des chiffres officiels, un minimum de 810 000 ouvriers chinois travaillent à l’étranger. Rien que l’année dernière, 452 000 d’entre eux ont franchi les frontières de l’Empire du Milieu pour aller offrir leur force loin de chez eux. De cet exode professionnel, certains habitants de Lujiazhuang, un petit village réputé dans l’exportation d’une main d’œuvre peu couteuse, ont pris part : « sur moins de 3 100 habitants, nous en avons plus de 300 à l’étranger », soit 10 %, confiait à l’AFP Guo Zhanyong, le chef du village. « On les trouve dispersés dans pratiquement tous les pays européens mais surtout à Singapour, en Angola, au Congo, aux Emirats Arabes Unis, à l’île Maurice ». Rien de très étonnant avec la montée de l’économie chinoise de par le monde, dans lequel le continent africain est devenu le premier partenaire commercial de Pékin.
Recrutés sur place pour certains, la plupart des expatriés de Lujiazhuang exercent dans le bâtiment et les travaux publics. Travaillant, des fois, jusqu’au-delà de 12 heures par jour, ils peuvent gagner entre 50 000 et 65 000 yuans (8000 et 11 000 dollars américains) par an. Ce qui leur permet de construire des maisons dans leur terre d’origine, transformant, du coup, Lujiazhuang en chantier.
Néanmoins, cette émigration temporaire pourrait ne plus trop durer. Car, selon certains ouvriers, il est aujourd’hui possible de réunir la même somme en restant en Chine. Si c’est le cas, Lujiazhuang pourra voir revenir un peu plus souvent ses jeunes gens, lesquels ont pris l’habitude de déserter le village.