La Banque Mondiale a déploré la faiblesse d’échanges entre les pays africains dans un rapport – intitulé, « La défragmentation de l’Afrique : approfondissement de l’intégration du commerce régional des biens et des services » – publié hier mercredi 8 février. Selon l’institution de Breton Woods, cette situation cause des pertes de l’ordre du milliard de dollars.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors qu’en Europe et en Asie, les échanges commerciaux entre les différents pays atteignent respectivement 72 % et 52 %, qu’en est-il dans le continent noir ? A peine, 11 %, selon la Commission Economique des Nations Unies en Afrique. Trop peu donc pour espérer des miracles. Pourtant, « il existe des opportunités considérables d’échanges transfrontaliers de produits alimentaires, produits manufacturés de base et services qui demeurent inexploitées en Afrique », mentionne le rapport de la Banque Mondiale. Ce non-sens s’explique principalement par le poids du commerce informel, qui représente jusqu’à 90 % des échanges dans certains pays. Résultat : « des milliards de dollars perdus ». Les tracasseries administratives et les extorsions, surtout à la traversée des frontières, ont également leur part de responsabilité.
Ainsi, dans son rapport, la Banque Mondiale a invité les décideurs africains à réfléchir aux voies et moyens pour mieux tirer profit des flux africains. Une adresse qui rejoint une des recommandations du dernier sommet de l’Union Africaine, dans laquelle les chefs d’Etat du continent se sont engagés à œuvrer pour mettre en place une zone de libre-échange continentale d’ici 2017. Enfin, la Banque Mondiale appelle les bailleurs de fonds africains à accompagner les pays africains afin que ceux-ci cernent le pourquoi de la résistance à l’intégration régionale.