Le Japon et la Corée du Sud sont parvenus hier lundi, à un accord sur un sujet qui empoisonnait leurs relations depuis des décennies, à savoir celui des Sud-Coréennes réduites à l’esclavage sexuel avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale.
A l’issue d’une rencontre à Séoul avec son homologue Yun Byung Se, le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida a annoncé que le gouvernement japonais reconnaissait sa « responsabilité » dans le scandale des « femmes de réconfort », l’expression pudique utilisée au Japon pour désigner ces femmes sud-coréennes contraintes à la prostitution dans les bordels militaires.
Quelque 200.000 jeunes filles de l’Asie colonisée, souvent adolescentes, ont été enrôlées de force avant et pendant la Seconde Guerre mondiale pour satisfaire les besoins sexuels des soldats nippons.
Le gouvernement japonais entend contribuer à un fonds spécial pour venir en aide à 46 de ces femmes toujours en vie. Séoul pour sa part a annoncé qu’elle considérerait le contentieux comme clos « de manière définitive et irréversible » lorsque Tokyo aura mis en œuvre les mesures promises.
Les Etats-Unis, alliés des deux pays, les ont félicités pour l’accord, de même que les Nations Unies. Tokyo et Séoul se disent désormais prêts à entamer une nouvelle page dans de leurs relations bilatérales.
Les tensions entre la Corée du Sud et le Japon, héritées du passé militariste de l’empire nippon, ont jusqu’ici empêché les deux pays de pleinement coopérer. Ils ne sont liés par aucun accord bilatéral de partage d’informations militaires sensibles et ce sont les Etats-Unis qui jouent l’intermédiaire entre Tokyo et Séoul.
Les autorités japonaises ont longtemps jugé qu’un traité signé en 1965 avec la Corée du Sud avait juridiquement réglé la question des « femmes de réconfort et s’en tenaient aux excuses officielles formulées en 1993. La Corée du Sud estimait cela insuffisant et reprochait à Tokyo ses réticences à réparer son passé militariste.
L’accord conclu hier vient sanctionner le rapprochement engagé le mois dernier à l’occasion d’une rencontre entre Shinzo Abe et la présidente sud-coréenne Park Geun-hye fortement appuyée par les Etats-Unis.