Le fossé entre les riches et les pauvres est plus abyssal que jamais révèle dans un rapport publié par l’ONG Oxfam qui précise que 1% des plus riches détiennent désormais 50,1% du patrimoine mondial.
Intitulé « Une économie au service des 1% », ce rapport souligne combien la concentration du patrimoine mondial aux mains d’une élite de plus en plus restreinte n’a fait qu’augmenter. En 2010, 388 individus possédaient à eux seuls, autant que 3.5 milliards de personnes et cinq ans plus tard, 62 hyper-riches seulement, possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale.
Ces chiffres confirment une tendance de long terme. Les années 1980 ont marqué un tournant dans un siècle qui avait jusqu’alors été plutôt favorable à la réduction des inégalités. Depuis cette période, les riches s’approprient la plus grosse part des fruits de la croissance et la tendance s’est accélérée depuis la crise financière de 2007.
Plusieurs raisons sont avancées par Oxfam pour expliquer cette tendance. La principale est un modèle économique, une sorte de « fondamentalisme du marché », qui empêcherait une distribution plus juste et efficace des richesses. L’évasion fiscale et les paradis fiscaux sont également pointés du doigt. L’enquête menée par Oxfam sur 200 multinationales démontre que 9 entreprises sur 10 parmi les partenaires stratégiques du Forum économique mondial sont présentes dans au moins un paradis fiscal. Or l’optimisation fiscale, bien que légale, prive les Etats des pays riches comme ceux des pays pauvres de ressources essentielles pour réduire les inégalités.
Le rapport d’Oxfam est publié à quelques jours de la 46ème édition du Forum économique mondial qui se tiendra à Davos, en Suisse, du 20 au 23 janvier.