Le gouvernement de Hong Kong a annoncé mardi, que Pékin avait confirmé que le dernier libraire hongkongais disparu, alors qu’il se trouvait encore à Hong Kong, se trouvait en Chine continentale.
La police de Hong Kong a reçu une lettre du département de la sécurité publique de la province du Guangdong, frontalière de Hong Kong, selon laquelle Lee Bo, 65 ans, disparu en décembre, se trouve en Chine. Le courrier ne précise pas où se trouve exactement le sexagénaire mais l’exécutif hongkongais indique sa police a pris attache avec les autorités chinoises pour demander à rencontrer Lee Bo.
Depuis quelques mois, des libraires hongkongais, tous travaillant pour la maison d’édition Mighty Current, connue pour publier des ouvrages peu amènes envers le gouvernement de Pékin, ont disparu de la circulation. Tous les regards se sont immédiatement dirigés vers Pékin. Mais de toutes ces disparitions, c’est la dernière, celle de Lee Bo, qui avait le plus choqué la population hongkongaise, parce qu’il s’est volatilisé alors qu’il se trouvait encore à Hong Kong. Ce qui a été assimilé à une opération des services de sécurité chinois, faisant craindre aux hongkongais un durcissement de la mainmise de Pékin sur l’ancienne colonie britannique.
Dimanche, un autre employé de Mighty Current, Gui Minhai, disparu en octobre pendant des vacances en Thaïlande, a fait une sidérante confession. Filmé par la télévision chinoise dans un centre de détention, il a affirmé être retourné en Chine de son plein gré pour assumer ses responsabilités légales pour avoir tué une étudiante dans un accident de voiture alors qu’il était ivre.
Mais, pour les défenseurs des droits de l’Homme, ces « aveux » sont un écran de fumée pour masquer le fait que les employés de Mighty Current sont enlevés et incarcérés en Chine pour les écrits publiés. L’affaire a pris une tournure internationale car Lee Bo et Gui Minhai sont citoyens européens, détenteurs respectivement de passeports britannique et suédois.