La chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris a rejeté, mardi, une demande d’annulation des enregistrements audio formulée par les avocats des deux journalistes français, Eric Laurent et Catherine Graciet, poursuivis pour chantage et tentative d’extorsion de fonds du Maroc.
Lesdits enregistrements prouvent que les deux mis en cause ont bel et bien réclamé à un interlocuteur du cabinet royal marocain une somme d’argent en contrepartie de la non-publication d’un livre «critique» sur le royaume et ses institutions.
A l’issue de l’audience, les avocats de la partie marocaine, Ralph Boussier et Moretti ont confié à la presse que ces enregistrements établissent de façon « incontestable » l’acte de chantage et la tentative d’extorsion de fonds.
Commentant la requête des avocats des deux mis en cause, Me Moretti a assuré que tous les éléments à charge contre les présumés racketeurs ont été obtenus d’une manière légale et en coordination avec les autorités judiciaires françaises.
L’engagement écrit signé par les deux mis en cause, a-t-il expliqué, «est un acte notarié, accompli sous surveillance du Parquet de Paris».
En plus de ces enregistrements, a précisé Me Broussier, les deux journalistes ont été arrêtés chacun en possession de 40.000 euros en poche, en plus du document écrit attestant qu’ils sollicitaient trois millions d’euros pour arrêter de « nuire systématiquement au Maroc par leurs écrits et actions ».
Pour rappel le journaliste français, Eric Laurent avait pris contact avec le cabinet royal pour lui fait part qu’il était prêt à renoncer, en contrepartie d’une somme d’argent, à publier, avec Catherine Graciet, un livre «critique» sur le Maroc.
C’est ainsi que le Royaume du Maroc a déposé une plainte auprès du procureur à Paris, et lors d’une rencontre organisée sous le contrôle de la police et du parquet de Paris, un avocat représentant la partie marocaine a pu obtenir et enregistrer des aveux d’Eric laurent avec des photos à l’appui.
Au cours d’une troisième rencontre tenue également sous le contrôle de la police, les deux journalistes ont perçu des sommes d’argent en s’engageant par écrit de ne plus rien écrire sur le Maroc.
Après le rejet de la demande d’annulation des enregistrements, par la cour d’appel, « nous allons passer aux choses sérieuses », a conclu Me Boussier.