A l’issue de sa tournée au Moyen-Orient du 19 au 23 janvier, le président chinois Xi Jinping a réussi un tour d’équilibriste à travers des entretiens avec tous ses interlocuteurs sans froisser personne. Cette tournée augure un renforcement de la Chine dans la région.
La tournée de Xi Jinping en Arabie saoudite, en Egypte et en Iran a approfondi la stratégie d’ouverture de la Chine vers l’ouest tout comme celle de ses partenaires moyen-orientaux vers l’est avec quinze milliards de dollars de contrats signés avec l’Egypte, la perspective d’un accord sur le libre-échange avec les monarchies du Golfe ou encore une promesse de multiplier par 10 fois en dix ans, le volume des échanges commerciaux avec l’Iran.
La coopération qui se dessine couvre les domaines de l’énergie, des capacités de production ou encore les nouvelles technologies. La Chine, deuxième économie mondiale, propose aux pays moyen-orientaux d’être pour eux un marché fiable, à long terme et stable en matière d’énergie. Cette coopération économique doit permettre de développer davantage et de diversifier leurs échanges économiques.
L’enjeu de cette stratégie d’ouverture pour la Chine est de taille. L’empire du Milieu a besoin de débouchés et de peser davantage dans l’échiquier mondial. La Chine est le plus grand partenaire commercial de l’Arabie saoudite, entend garder et renforcer ses relations privilégiées avec Téhéran malgré l’ouverture créée par la levée des sanctions économiques et financières depuis l’accord sur le nucléaire et profiter de la position stratégique de plaque tournante de l’Egypte entre l’Afrique et le Moyen-Orient. Mais si Pékin est encore loin de l’influence de Washington au Moyen-Orient, il exerce une réelle attractivité sur les pays de la région, souvent sous pression partout ailleurs, grâce à son pragmatisme économique et à sa politique de non-ingérence.