La Chambre basse du Congrès brésilien s’est prononcée dimanche en faveur de la destitution de la présidente, Dilma Rousseff.
Sur un total de 513 élus que compte l’Assemblée brésilienne, 367 députés ont voté pour «l’impeachment», dépassant ainsi le seuil des deux tiers des voix, requis pour que cette procédure se poursuive.
Dans le cas où le Senat se prononce en mai également pour la destitution, Mme Rousseff sera démise de ses fonctions moins de deux ans après avoir été réélue à la tête du Brésil.
La présidente du Brésil est accusée par l’opposition d’avoir truqué des comptes publics pour assurer sa réélection en 2014. Depuis, le pays est tombé dans une grave crise économique. De plus, l’affaire Petrobras, du nom de la société publique pétrolière dirigée par Rousseff entre 2003 et 2010, a éclaboussé bon nombre de dignitaires, accusés de corruption.
Tous ces précédents ont permis au président de la Chambre, Eduardo Cunha, de justifier le lancement, en décembre dernier, de la procédure de destitution de la présidente, bien que lui-même fasse l’objet d’une enquête de la Cour suprême brésilienne pour corruption et blanchiment d’argent.
Tout cela prouve à suffisance combien la corruption est endémique au Brésil. La grande partie des élus ayant étudié la procédure d’impeachment dans le cadre de la commission parlementaire en charge, sont soupçonnés d’avoir été corrompus. Même le vice-président Michel Temer, qui devrait remplacer la dirigeante brésilienne si jamais celle-ci est destituée, est dans le collimateur de la justice pour des financements illégaux de campagne électorale. Le Sénat se prononcera d’ici le 11 mai prochain à la majorité simple sur la procédure de destitution.