Le Guide suprême iranien l’ayatollah Ali Khamenei qui intervenait mercredi devant des milliers de travailleurs rassemblés à Téhéran, a accusé les Etats-Unis de maintenir les sanctions contre l’Iran et de s’employer à dissuader leurs entreprises de travailler avec Téhéran.
Selon des propos rapportés sur son site officiel, l’ayatollah Khamenei a affirmé que «les Etats-Unis provoquent des perturbations et disent que le régime des sanctions est toujours en place pour faire fuir les investisseurs étrangers d’Iran».
L’Iran a accepté, dans le cadre de l’accord de Vienne de juillet dernier, de limiter ses activités nucléaires à des fins militaires, en échange d’une levée des sanctions internationales. Mais dans les faits, les banques américaines ont toujours interdiction de commercer, directement ou indirectement avec l’Iran dans le cadre de sanctions distinctes imposées par Washington pour soutien au terrorisme et violations des droits de l’homme.
Les Etats-Unis interdisent également aux banques étrangères de régler leurs transactions en dollar avec l’Iran par l’intermédiaire d’une banque américaine. Même la Banque mondiale, qui a cessé tout nouveau projet en Iran en 2005, afin de se mettre en conformité avec les sanctions internationales imposés à l’Iran pour son programme nucléaire militaire, semble réticente à se réengager dans le pays.
La semaine dernière, la Cour suprême américaine a en outre décidé que l’Iran devrait s’acquitter de près de deux milliards de dollars de compensation sur des fonds actuellement gelés à New-York et correspondant à des obligations dans lesquelles avait investi la banque centrale d’Iran. Selon la justice américaine, ces deux milliards de dollars sont réclamés par un millier de victimes et familles de victimes d’attentats fomentés ou soutenus par Téhéran, dont les proches des 241 soldats américains tués le 23 octobre 1983 dans deux attentats-suicides à Beyrouth.
La décision de la Cour suprême américaine a été qualifiée par le président iranien Hassan Rohani de « vol manifeste ». Tous ces actes posés par les américains sont autant d’obstacles à la pleine mise en œuvre de l’accord de Genève sur le nucléaire iranien qui doit sensiblement contribuer à stabiliser la région.