La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Inde s’est élevée l’année écoulée, à 7,6%, soit la plus forte croissance au monde, selon les données du Central Statistic office.
La hausse du PIB s’est particulièrement accélérée au dernier trimestre de l’exercice, entre janvier et mars, avec une hausse de 7.9% par rapport à la même période de l’exercice précédent. Pourtant, la troisième économie d’Asie affichait en 2015 dans l’absolu le septième PIB mondial.
Cette performance est portée par les dépenses des citadins, encouragée par l’assouplissement monétaire, mais également par l’agriculture, le secteur minier et la production d’électricité.
Pour le Premier ministre indien, Narendra Modi, ce résultat est un triomphe, lui qui était arrivé au pouvoir en 2014 avec la promesse d’une relance de l’économie et des investissements étrangers. Cette performance confirme également une tendance apparue depuis plusieurs trimestres montrant que l’Inde fait mieux que la Chine.
Sur les trois premiers mois de l’année en cours, le PIB de l’Empire du Milieu affichait une hausse de 6.7%, soit sa plus faible hausse de ces sept dernières années.
Mais les économistes sont nombreux à rester sceptiques face à la performance de l’économie indienne. La raison en est la modification, il y a un an maintenant, du mode de calcul qui a permis de revoir à la hausse la croissance de ces dernières années.
Si le gouvernement indien assure que cette nouvelle méthode rapproche ses statistiques des standards internationaux, certains analystes estiment que les chiffres qui en sont issus sont difficiles à concilier avec d’autres éléments sur la santé de l’économie.
Les autres bémols sont l’investissement privé morose, la production industrielle qui n’a progressé que de 2% sur l’exercice et les exportations en contraction depuis plus d’un an.
De plus, s’il est indéniable que l’économie de l’Inde se porte bien, les données du Fonds monétaire international (FMI) révèlent que la richesse créée est encore très inégalement répartie, avec un PIB par habitant qui ne représente encore qu’une fraction de celui des autres grands pays, en particulier la Chine.