La Cour suprême américaine a réaffirmé lundi le droit des femmes à avorter, ce qui constitue un succès emblématique pour les militants en faveur de cette cause.
Cette instance se prononçait sur une disposition légale de 2016 adoptée au Texas (sud des Etats-Unis) qui contraint les cliniques effectuant des avortements de disposer d’un plateau chirurgical digne d’un centre hospitalier. Ce qui a poussé, en l’espace de deux ans, bon nombre de centres d’interruption volontaire de grossesse (IVG) à fermer leur porte. La même loi imposait aux médecins pratiquant des avortements d’être titulaires d’un droit d’admission de leurs patientes dans un centre hospitalier local. Au sens strict de cette mesure, cela obligeait à la mise à disposition quasi utopique, au quotidien, de dizaines de lits de plus dans les dispensaires. Ainsi, dans sa décision prise hier à la majorité de cinq juges contre trois, la Cour suprême a estimé que de telles dispositions sont illégales au regard du droit des femmes à avorter sur le territoire américain.
C’est donc une grande victoire pour les défenseurs du droit à l’IVG, au moment où bon nombre d’Etats adoptent des mesures visant à limiter la décision « Roe v. Wade » légalisant l’avortement en 1973. Ces restrictions comprennent, entre autres, l’interdiction des méthodes médicales les plus courantes, des tracasseries administratives visant des médecins effectuant des avortements, des délais d’attente rallongés imposés aux patientes, une forte réduction de la période autorisée pour pratiquer une IVG et l’octroi de la personnalité juridique à un fœtus dès sa conception.
Comme il fallait s’y attendre, ce sujet pèse en perspective de la prochaine élection présidentielle américaine, prévue en novembre. A ce propos, la candidate démocrate, Hillary Clinton, a estimé, sur son compte Twitter, que la décision de la Cour suprême, qui constitue un revers pour les républicains, était une « victoire pour les femmes au Texas et à travers les Etats-Unis ».