Le président iranien Hassan Rohani a été contraint samedi dernier, de se séparer de certains de ses collaborateurs exposés au premier plan dans un scandale des salaires très nettement supérieur au salaire de base des fonctionnaires.
Depuis deux mois sont publiés les fiches de paie de hauts responsables, dont les montants sont jusqu’à 100 fois supérieurs au salaire de base des fonctionnaires, soit 400 dollars.
A titre d’exemple, Seyed Safdar Hosseini, directeur de la Caisse du développement national d’Iran nommé par le président Rohani, percevait environ 17.000 dollars. Il a dû démissionner samedi comme l’ensemble de ses collaborateurs.
Jeudi dernier, ce sont des directeurs de grandes banques qui avaient été limogés par le ministre de l’Economie Ali Tayebnia « pour avoir reçu des salaires et des prêts anormaux ».
Le directeur de la banque Refah a dû quitter son poste après des accusations de favoritisme portées contre lui. Les conservateurs l’accusaient de ne devoir sa position, qui lui permettait de percevoir 60 000 dollars par mois, qu’au fait d’être proche du frère et conseiller spécial du président Rohani.
Samedi, le guide suprême du pays l’ayatollah Ali Khamenei a une nouvelle fois ordonné au gouvernement d’agir « avec fermeté contre toute infraction » liée aux salaires. Selon les médias, le ministre de l’Economie aurait fixé à 5 500 dollars le plafond pour les salaires des directeurs de banques et sociétés d’Etat et une décision concernant l’ensemble des salaires de la fonction publique serait prochainement prise. La justice a menacé d’intervenir en cas d’inaction du gouvernement.
A un an de la présidentielle, et alors que l’économie du pays ne redémarre toujours pas, malgré la levée d’une partie des sanctions internationales, avec une croissance en berne plafonnant à moins de 1% et un chômage qui touche 11% de la population active, cette affaire provoque la colère de la population iranienne.