A quelques jours du référendum sur le projet de Constitution rédigé sous l’égide de la junte au pouvoir, les forces de l’ordre thaïlandaises ont convoqué mardi 19 activistes politiques, qui pourraient être condamnés à un an de prison. Cela reflète l’ambiance délétère dans laquelle se prépare ce référendum, prévu pour dimanche prochain.
Les militants convoqués par la police sont issus des rangs du mouvement d’opposition des Chemises rouges, dont les militants sont d’ailleurs, habitués aux commissariats de police.
Les 19 activistes ont été interpellés après avoir annoncé le lancement d’un centre visant à vérifier qu’il n’y aura pas de fraudes lors du référendum de dimanche. Les forces de l’ordre leur ont reproché d’avoir enfreint l’interdiction de rassemblement de plus de cinq personnes.
La période de préparation du référendum était des plus tendues. A titre illustratif, critiquer publiquement le projet de Constitution est passible d’une peine de dix ans de prison.
Par ailleurs, deux fillettes âgées de huit ans ont été interpellées elles aussi par la police, au motif d’avoir déchiré des registres électoraux et des étudiants, qui ont mis en exergue les aspects autocratiques du projet de Constitution, ont été enfermés durant douze jours.
A ce propos, le projet de Constitution donne la possibilité à un fonctionnaire, y compris un officier militaire, d’accéder au poste de Premier ministre. Toujours selon le même document, le Sénat est désigné, dans son intégralité, par la junte au pouvoir, de quoi préoccuper les milieux pro-démocratiques. Bien que le résultat du référendum demeure incertain, l’ambiance dans laquelle cette consultation s’est préparée contribue très peu à sa fiabilité.