Le Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, a décidé mercredi d’exclure le président de son mouvement de jeunesse, Julius Malema. Celui-ci était déjà sous le coup de plusieurs procédures disciplinaires initiées par l’ANC, lesquelles se sont avérées sans succès.
Par la voix d’un communiqué, la commission disciplinaire a annoncé que « le camarade Julius Malema est exclu de l’ANC ». Mais, comment en est-on arrivé là ? Une longue histoire. M. Malema, 30 ans, s’est plusieurs fois distingué par ses prises de position provocatrices sur des thèmes très épineux. Ainsi, il s’est fait le dénonciateur, non sans exagérations, de la pauvreté persistante des noirs par exemple, ou des inégalités économiques béantes dans la nation comme en ce qui concerne la répartition des terres. Quand cela ne suffisait pas, le leader des jeunes de l’ANC pouvait réveiller les vieux démons de la question raciale. Ce comportement lui a valu une première procédure disciplinaire initiée en août dernier pour atteintes répétées à l’image et à l’unité du parti. Ce qui avait abouti en novembre à le suspendre pendant 5 ans. Ne se laissant pas faire, M. Malema avait fait appel mais la sanction a été confirmée en février. Et, pendant ce temps, il n’avait cessé en rien ses activités politiques. Ainsi, « l’effet cumulé des infractions passées et présentes du camarade Malema, ajoutées à son manque évident de remords et de respect pour la constitution de l’ANC et ses structures … n’a laissé d’autre choix que de considérer son inconduite comme extrêmement grave ».
A présent, Julius Malema a deux semaines pour faire appel. Si cette démarche n’aboutit pas favorablement, il pourra demander à voir le Comité Exécutif National de l’ANC, qui est l’instance suprême du parti. Des tractations qui peuvent s’étirer jusqu’en décembre.