Tensions autour du ministère des Finances en Afrique du Sud

Pravin GordhanLe ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan été convoqué jeudi par les Hawks, la police anti-fraude fiscale, a refusé de s’y rendre, ce qui a donné lieu à des rumeurs de son arrestation, faisant immédiatement baisser la monnaie sud-africaine.

De son côté, le président Jacob Zuma a assuré que l’argentier de son gouvernement ne fait guère l’objet d’une inculpation.

Gordhan et quatre de ses collègues, d’anciens cadres du ministère des finances, ont été convoqués par les Hawks, l’unité spéciale de la police en charge de la lutte contre la corruption et le crime organisé.

Il s’agit d’ailleurs de la deuxième convocation que les cinq responsables ont reçu des services de la Police.

En réaction, une vingtaine de personnalités ont manifesté jeudi à Pretoria devant les locaux des Hawks en guise de soutien au ministre sud-africain des Finances et à ses collaborateurs.

Officiellement, les Hawks mènent des investigations sur un service de lutte contre la fraude fiscale initié par Pravin Gordhan alors qu’il était directeur du fisc. Actuellement, ce service est soupçonné d’avoir espionné des personnalités politiques, y compris le chef d’Etat, Jacob Zuma.

Certains observateurs rappellent que, depuis sa nomination à la tête du ministère des Finances en décembre dernier, Gordhan s’est souvent déclaré opposé à certaines initiatives de l’Exécutif, dont l’acquisition de centrales nucléaires ou certaines opérations de la compagnie sud-africaine d’armement Denel. Bien que le président sud-africain tenait à ces projets, ils ont été jugés trop onéreux par le Trésor.

Les mêmes observateurs pensent que derrière cette affaire il y aurait une tentative du pouvoir de contrôler les finances de l’Etat sud-africain. Jacob Zuma est même accusé de manipuler les forces de l’ordre pour atteindre des objectifs politiques.

A ce propos, son porte-parole, Bongani Ngqu-Lunga a assuré que «le ministre (des Finances) n’a été reconnu coupable de quoi que ce soit. Mais la présidence souhaite rappeler que le chef de l’Etat n’a pas le pouvoir de suspendre une quelconque enquête policière sur un individu».

Andreï Touabovitch

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