Le gouvernement chinois, la ville de Pékin, Aviation Industry Corporation of China (Avic) et Commercial Aircraft Corporation of China (Comac) ont annoncé le week-end dernier, la mise en place un nouveau conglomérat, baptisé Aero Engine Corporation of China (AECC) qui a pour ambition de concurrencer les américains General Electric et Pratt & Whitney, le britannique Rolls-Royce, ou encore le français Safran dans la construction des moteurs d’avions.
Le conglomérat chinois est doté d’un capital de 6,7 milliards d’euros et emploiera près de 100.000 personnes. L’objectif poursuivi par la Chine à travers ce énième projet pharaonique est de réduire sa dépendance des motoristes occidentaux, pour les appareils civils, ou russes, pour les avions militaires.
La Chine a récemment développé plusieurs programmes aéronautiques, comme le monocouloir C919 de l’avionneur Comac, concurrent de l’A320. Mais tous ces avions dépendent encore des moteurs occidentaux. Ainsi, le C919 et le jet régional ARJ-21 sont respectivement propulsés par le moteur Leap du motoriste CFM, coentreprise entre l’américain General Electric et le français Safran, et par des moteurs américains CF-34 fabriqués par General Electric.
Avec l’AECC, la Chine entre le club très fermé des constructeurs de moteurs d’avions, club constitué uniquement de General Electric, Pratt&Whitney, Rolls-Royce, Safran, et d’acteurs russes comme NPO Saturn ou Aviadvigatel.
Mais l’Empire du Milieu a des années, voire des décennies de retard technologique à rattraper, face à ces concurrents qui rivalisent en termes d’innovations, principalement dans la réduction de la consommation en carburant des nouvelles générations d’avions.
Pékin travaille sur un moteur de monocouloir, le CJ-1000, qui devrait à terme équiper son avion C919, mais la certification n’est pas attendue avant 2022-2025, et l’entrée en service pas avant 2026.