Par le biais d’un rapport parlementaire, l’ancien Premier ministre britannique David Cameron est accusé d’avoir favorisé la montée de l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI) sur le continent africain en initiant, en compagnie de la France, une campagne militaire mal préparée en Libye.
David Cameron « a fondé l’intervention militaire britannique en Libye sur des suppositions erronées et une compréhension incomplète du pays et de la situation », est-il mentionné dans ce document. Les élus britanniques jugent que l’Exécutif n’a pas constaté que la menace contre les civils était excessivement amplifiée et que l’insurrection était constituée d’une importante frange islamiste.
Les députés accusent par ailleurs l’ex-chef du gouvernement de ne pas avoir essayé de trouver un moyen de mettre à l’écart le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Dans cet ordre d’idées, la Commission estime qu’ « un engagement politique aurait pu permettre de protéger la population, de changer et de réformer le régime à un coût moindre pour le Royaume-Uni et la Libye ». De l’avis de cette Commission, David Cameron « porte la responsabilité ultime de l’échec à développer une stratégie cohérente en Libye dont les résultats se font encore sentir aujourd’hui ».
Le même rapport déplore aussi le manque de vision à long terme des autorités britanniques et françaises, qui ont décidé d’intervenir en Libye sans envisager l’après-Kadhafi. Alors que le dirigeant libyen s’était engagé à nettoyer les opposants « maison par maison, rue par rue » à Benghazi, l’opération militaire visant à assurer la protection de cette ville était close en 24 heures, d’après ce rapport parlementaire. Mais, la Grande-Bretagne et la France en ont élargi l’objectif pour aboutir à un changement de régime.