Le Parti du progrès et du socialisme (PPS), membre de la coalition gouvernementale au Maroc, a tenté jeudi de défendre son patron, Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat, qui avait déclenché la colère du Palais pour avoir accusé un Conseiller du Roi Mohammed VI de soutenir un parti de l’opposition.
Dans un communiqué diffusé la veille, le cabinet royal avait nommément recadré Nabil Benabdellah, qualifiant ses déclarations de dangereuses et de «diversion politique», à trois semaines des élections législatives du 7 octobre.
Le S.G du PPS, membre de la majorité conduite par le parti islamiste du PJD, avait fait une déclaration à un hebdomadaire dans laquelle il a notamment affirmé : «notre problème n’est pas avec le PAM (Parti de l’Authenticité et de la Modernité- opposition) comme parti, mais avec celui qui est derrière», faisant référence sans le nommer au conseiller royal, Fouad Ali El Himma.
Le Palais royal a aussitôt réagi, qualifiant cette sortie médiatique d’attaque aux connotations électoralistes, qui touche indirectement l’institution royale. Le Cabinet du roi a fermement recadré Nabil Benabdellah, qualifiant ses déclarations de «dangereuses» et de «diversion politique».
En réaction à ce communiqué, le bureau politique du parti du Livre a exprimé en filigrane son soutien à son patron, tout en réaffirmant son «respect total» des institutions du Royaume et «à leur tête l’institution monarchique» et la Constitution.
Il a aussi assuré «qu’il n’était aucunement dans l’intention du Parti du progrès et du socialisme et de son secrétaire général d’impliquer l’institution monarchique» dans des querelles partisanes.
Pourtant, Benabdelilah n’est pas le seul à tomber dans le piège des accusations d’interférences politiques. A l’approche des législatives du 7 octobre, certains dirigeants font feu de tout bois.
Abdelilah Benkirane, le chef du Gouvernement et leader du parti islamiste PJD, avait été lui aussi recadré par le Roi Mohammed VI. Dans un récent discours, le souverain marocain lui avait indirectement reproché d’impliquer abusivement l’institution royale dans les luttes partisanes.