Le département d’Etat américain compte procéder à des actions pénales contre l’entreprise chinoise Dandong Hongxiang Industrial Development Company, placée de fait sur la liste noire, ainsi que quatre de ses dirigeants. Les autorités américaines soupçonnent la firme chinoise de s’être soustraite aux sanctions américaines visant Pyongyang et d’avoir contribué à la poursuite des programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord.
Washington a relevé de potentiels « services financiers » apportés par l’entreprise chinoise à l’entreprise nord-coréenne Korea Kwangson Banking Corporation. Celle-ci figure sur la liste noire des Etats-Unis et de l’ONU pour financement du programme d’armes de destruction massive de Pyongyang.
Selon un think tank sud-coréen, Honxiang aurait notamment fourni de l’oxyde d’aluminium ainsi que d’autres matériaux nécessaires à la fabrication de combustible nucléaire. L’entreprise chinoise est également accusée d’avoir vendu au régime nord-coréen d’autres métaux « à double usage », pouvant être utilisés à la fois à des fins civiles et militaires, comme des lingots d’aluminium, du paratungstate d’ammonium et du trioxyde de tungstène.
La décision de Washington est une première et elle a été vivement félicitée par le ministère sud-coréen des Affaires étrangère. Ce dernier a profité de l’occasion pour annoncer des consultations avec les pays concernés, notamment les Etats-Unis, pour que les sanctions et les pressions contre la Corée du Nord aillent de l’avant.
Cette affaire ne joue pas en faveur de la Chine, toujours soupçonnée d’entretenir une politique accommodante, voire laxiste, avec son turbulent voisin, notamment en matière d’activités commerciales illicites. Pourtant, la Chine a renforcé les contrôles aux frontières depuis mars dernier, à la suite des nouvelles sanctions onusiennes contre Pyongyang.
La semaine dernière, les autorités chinoises avaient promis qu’elles enquêteraient sur Dandong Hongxiang Industrial Development Company, la police et le ministère des Affaires étrangères la soupçonnant même de « graves crimes économiques ».