Au total, 21 individus ont été inculpés jeudi, par la justice brésilienne pour homicide suite au décès de 19 personnes il y a près d’un an, dans la rupture d’un barrage de déchets miniers de la société Samarco, appartenant au brésilien Vale et à l’australien BHP Billiton, a annoncé jeudi le procureur, José Leite Sampaio lors d’une conférence de presse télévisée à Belo Horizonte (sud-est).
Ce drame est considéré comme la pire tragédie environnementale de l’histoire du Brésil. «La sécurité a été mise de côté dans la quête de profits», a soutenu le procureur. Des délégués des trois entreprises font partie des personnes inculpées pour homicide aggravé. Il s’agit notamment du patron de Samarco au moment des faits, Ricardo Vescovi, et du directeur général des opérations, Kleber Terra.
Le ministère public a indiqué que les accusés « ont choisi de donner priorité aux résultats économiques au détriment des normes de sécurité en matière environnementale et de celles qui protègent les personnes potentiellement affectées, et ils se sont accommodés des risques mortels ».
Pour information, les personnes condamnées pour homicide aggravé au Brésil risquent d’écoper d’une peine allant de 12 à 30 ans de prison. « Par le biais d’une hausse de la production, Samarco a tenté de compenser la chute de la valeur du minerai de fer afin … d’augmenter les profits et les dividendes de ses actionnaires, Vale et BHP », a renchéri José Leite Sampaio.
De son côté, Vale a « rejeté catégoriquement les inculpations présentées par le bureau du procureur fédéral » par voie de communiqué. Pour sa part, BHP s’est engagé à apporter son « entier soutien » juridique aux accusés après avoir « formellement » nié les mêmes allégations.