Une centaine de musulmanes, opposées à toute forme de discrimination contre les femmes, ont signé une lettre ouverte qui appelle le gouvernement britannique à réformer les tribunaux islamiques établis dans le Royaume-Uni.
La lettre a été rendue par Shaista Gohir, la présidente du réseau des femmes musulmanes au Royaume-Uni. Son mouvement ne souhaite pas l’interdiction des tribunaux islamiques mais appelle à l’élimination de « toute discrimination contre les femmes en matière de mariage et de divorce ».
Dans le même temps, Caroline Cox, membre de la Chambre des Lords, a présenté un projet de loi pour réduire la capacité d’action de ces juridictions religieuses et qui est actuellement à l’étude à la Chambre des Communes.
Au Royaume-Uni fonctionnent environ une trentaine de ces «charia courts», des tribunaux islamiques informels, également connus sous le nom de conseils de la charia. Leur rôle est essentiellement d’arbitrer des conflits familiaux tels les divorces ou les litiges financiers, sans toutefois posséder de reconnaissance légale. Ces tribunaux déjà sur la sellette, sont actuellement visés par une enquête d’une commission parlementaire qui a entamé mardi, ses premières auditions.
En parallèle, le gouvernement a lancé depuis fin mai, une autre enquête indépendante sur de possibles pratiques discriminatoires envers les femmes dans ces tribunaux islamiques, comme la légitimation des mariages forcés.
Mais cette enquête est elle-même critiquée par les femmes musulmanes dans une lettre ouverte adressée au gouvernement et qui a été publiée hier mardi. Elles craignent que cette enquête ne conduise à légitimer ces conseils qui à leurs yeux ne respectent pas les droits des femmes. Ces craintes ont été alimentées, de même que pour plusieurs associations britanniques et internationales de défense des droits des femmes, par la présence dans le groupe chargé de l’enquête de théologiens ou de responsables religieux.