Le général Abdul Rahim Wardak, ministre afghan de la Défense, et le général Jon Allen, commandant de la force de l’OTAN et des forces américaines en Afghanistan ont signé vendredi 9 mars dernier un accord par lequel les Etats-Unis s’engagent à céder effectivement dans six mois la prison de Bagram aux forces afghanes.
Cette prison installée dans l’immense base américaine de Bagram à une soixantaine de kilomètres de Kaboul compte environ 3 000 détenus, présentés comme des membres de la rébellion des talibans ou d’Al-Qaïda. Perçue par l’opinion publique afghane comme une atteinte à la souveraineté nationale, cette prison suscite également la controverse du fait des accusations de détentions abusives portées à son encontre par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme et celles de tortures portées par d’anciens détenus. Elle a également été le théâtre de l’incinération le mois dernier d’exemplaires du Coran par des soldats américains. Le transfert de la prison afghane aux autorités du pays était l‘une des conditions préalables posé par Kaboul à la signature de l’accord de partenariat stratégique de long terme actuellement négocié par les deux pays.
Cet accord entre les deux pays vient confirmer l’annonce faite la veille par Jay Carney, porte-parole de la Maison-Blanche, qui affirmait que les présidents américain et afghan réalisaient des progrès dans le sens de la conclusion du partenariat stratégique de long terme après le départ de la plupart des forces étrangères du pays en 2014. Les Etats-Unis attendent de cet accord, qu’ils espèrent conclure avant le sommet de l’OTAN à Chicago en mai prochain, la possibilité de conserver une présence militaire dans le pays.