Dans une interview sur Fox dimanche, le président élu américain Donal Trump a menacé explicitement de ne plus reconnaître la « Chine unique » si Pékin ne faisait pas de concessions, notamment en matière commerciale.
Cette déclaration assombrit un peu plus encore les relations en perspective entre le futur occupant de la Maison Blanche et l’Empire du Milieu. Le statut de Taïwan a été clarifié dans le communiqué de Shanghai publié à l’issue de de la rencontre entre Richard Nixon et Mao Zedong en 1972.
Depuis, la politique de la « Chine unique » a été reconnue par l’ancien président américain Jimmy Carter, ce qui a conduit Washington à interrompre en 1979 ses relations diplomatiques avec Taïwan.
L’interview de Donald Trump est diffusée quelques jours après sa conversation téléphonique le 2 décembre dernier avec la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen, un échange inédit depuis 1979 qui avait généré un flot de critiques. Le futur locataire de la Maison Blanche a répondu qu’il ne voulait pas que la Chine lui dicte ce qu’il devait faire.
Remettre en cause cette position de longue date de la diplomatie américaine tout en la conditionnant à des concessions ressemble à l’activation par Donald Trump d’un levier de pression dans d’éventuelles négociations avec les autorités chinoises.
A écouter l’interview de Donald Trump, ce qui ressemble à première vue à une rupture irréfléchie d’un pilier de la stratégie diplomatique américaine est en fait un moyen de négociation sur les nombreux griefs qu’a le président élu américain avec Pékin. Pendant sa campagne, le président élu américain a vivement dénoncé l’agressivité commerciale de la Chine et menacé d’imposer des taxes d’importation de 45% sur ses produits.
En plus des différends commerciaux, Donald Trump pointe le manque de coopération en ce qui concerne les taux de change avec la dévaluation de la monnaie chinoise qui avantage les exportations chinoises vis-vis des exportations américaines ainsi que la politique de défense de la Chine en mer de Chine méridionale.