Dans la nuit du dimanche à lundi, plus de 260 migrants de nationalité malienne expulsés d’Algérie sont arrivés à Bamako. Selon une bonne partie d’entre eux, les forces de l’ordre algériennes ont été violentes envers les subsahariens, évoquant des blessés et même des morts, alors qu’au Maroc voisin, la situation est tout à fait l’inverse où le roi Mohammed VI a ordonné le lancement d’une 2ème opération de régularisation de milliers de migrants.
« Nous avons été battus, au moins trois Maliens ont été tués », a confié à la presse Ousmane Coulibaly, un expulsé d’Algérie reçu dans les locaux de la Protection civile à Bamako. Ce migrant a traité les forces de sécurité algériennes de racistes. De leur côté, les autorités algériennes n’ont pas confirmé d’éventuels décès ni commenté les opérations d’expulsion effectuées depuis le début de ce mois.
« Parqués après leur arrestation à Alger dans une grande cour, certains Maliens, en voulant échapper aux coups de matraque, se sont fracassé la tête contre un mur ou une barre de fer », a relaté Ousmane Coulibaly. Et d’ajouter : « d’autres ont été blessés et un est mort, lors du transfert d’Alger vers Tamanrasset et vers la frontière nigérienne ».
Des récits qui ont été confirmés par un autre migrant expulsé, Moussa Kanté, avant que ce dernier ne déplore le manque d’eau et d’aliments : « quand on nous expulsait vers le Niger, on donnait un pain pour 40 personnes », a-t-il affirmé.
Pour sa part, Oumar, lui aussi expulsé d’Algérie, a indiqué que « l’acheminement des expulsés à la frontière nigérienne s’est effectué en bus, puis jusqu’à la capitale nigérienne, Niamey, dans des camions qui généralement ramassent du sable ».
Une bonne partie des migrants expulsés ont dit avoir été arrêtés bien que disposant de documents en règle. Certains ressortissants Maliens expulsés ont rapporté que leur argent et leur téléphone portable leur ont été retirés lors des opérations d’expulsion. « Nous demandons une enquête au sujet des cas de décès annoncés pour avoir confirmation ou infirmation de cette information », a plaidé le délégué général des Maliens de l’extérieur, Issa Togo.