Les chefs du Congrès américain ont annoncé lundi le lancement prochain d’une enquête parlementaire sur les interférences russes dans l’élection américaine. Cette annonce fait suite à la révélation par The Washington Post d’un rapport secret de la CIA selon lequel Moscou serait intervenu par des cyberattaques dans la campagne présidentielle dans le but précis d’aider le candidat républicain Donald Trump à être élu.
Le chef de la majorité du Sénat Mitch McConnell et le président de la Chambre des Représentants Paul Ryan ont entériné les nombreux appels, portés principalement par les sénateurs républicains très influents John McCain et Lindsey Graham, ennemis de Moscou, ainsi que les démocrates Chuck Schumer et Jack Reed, qui souhaitaient une enquête parlementaire, avec des auditions publiques, pour établir comment et pourquoi le Kremlin serait intervenu dans l’élection.
Toutefois, ceux qui détiennent les clés du Congrès ne veulent pas d’une grande commission d’enquête spéciale sur le modèle de ce qui fut constitué le 11 Septembre, composée d’élus des deux chambres, une position qui affaiblit le poids des travaux qui seront réalisés.
Depuis un mois, de nombreux parlementaires démocrates mais également républicains souhaitent des clarifications sur le déroulement de l’élection présidentielle américaine. En octobre, les services de renseignements américains ont collectivement accusé la Russie d’avoir piraté des partis politiques afin d’interférer dans le processus électoral.
Des messages internes au Parti démocrate avaient été dérobés puis diffusés en juillet, conduisant à la démission de la présidente du parti. Et dans les dernières semaines avant l’élection, des milliers de messages du président de l’équipe de campagne d’Hillary Clinton ont été publiés par WikiLeaks, jetant une lumière crue sur les délibérations internes.
Barack Obama lui-même a commandé une analyse complète des attaques informatiques de la campagne alors que Donald Trump rejette, de son côté, l’idée d’une implication de la Russie dans le processus électoral.