Depuis le mercredi 7 mars dernier, l’ONG Invisible Children a lancé via des réseaux sociaux une campagne afin d’arrêter Joseph Kony, le chef du mouvement rebelle ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). Un véritable buzz.
« Kony 2012 ». Tel s’intitule le court-métrage mis en ligne par l’ONG Invisible Children. Il permet à ceux qui le suivent de se mettre à la place des victimes de la LRA. Un franc succès car, en une semaine, plus de 73 millions de personnes ont visionné la vidéo. « Nous utilisons la puissance des médias pour inspirer les jeunes à aider à mettre fin au plus long conflit armé en Afrique », explique l’un des fondateurs d’Invisible Children, Jason Russel. En effet, depuis 1986, donc plus d’un quart de siècle aujourd’hui, la LRA sème la terreur au nord de l’Ouganda. Du fait des poursuites de la Cour Pénale Internationale (CPI) dès 2005, ce mouvement rebelle s’est délocalisé vers des pays voisins comme le Soudan du Sud, la République Démocratique du Congo (RDC) et la Centrafrique. Loin de s’être assagie, la LRA y continue des massacres avec la brutalité qui la caractérise, rasant, par moments, des localités toutes entières.
Aussi, le film « Kony 2012 » invite les internautes à se procurer un kit à l’effigie de Joseph Kony. Ce, afin de coller des affiches un peu partout dans les capitales occidentales dans la nuit du 20 au 21 avril. Comme il fallait s’y attendre, ce petit matériel n’est pas gratuit mais vaut 20 dollars par pièce. Bien que cette cause soit noble, son caractère commercial jette quelque peu le discrédit sur l’ONG. En plus, il faudra évaluer l’impact de cette campagne qui se déroule quand même à des milliers de kilomètres du champ d’activité de la LRA.