Iran : Ahmadinejad, le parlement et l’ombre d’un vote de confiance

La première séance de questions des députés du Parlement à un président de la République de l’histoire de la République islamique d’Iran s’est soldée par des accrochages entre partisans de Mahmoud Ahmadinejad et ses détracteurs, ces derniers ayant jugé l’attitude du président humiliante à leur égard.

Mahmoud Ahmadinejad disposait hier mercredi 14 mars d’une heure pour répondre aux questions d’une quinzaine de minutes chacune des députés iraniens sur l’emploi, la croissance économique, le deuxième volet du plan de suppression des subventions et son opposition au programme de la police sur le contrôle du respect des règles vestimentaires islamiques, surtout par les jeunes. Après avoir vanté l’absence d’infraction prouvée au sein de son gouvernement, le président a raillé les parlementaires en soulignant le paradoxe qu’il y avait à vouloir « harceler » les jeunes sur leur habillement alors que des photos de filles mal voilées participant à la commémoration de l’anniversaire de la révolution islamique le 11 février dernier avaient été publiées par des agences officielles. Mahmoud Ahmadinejad a également expliqué sa disparition de 11 jours de la scène publique suite à son opposition à l’Ayatollah Ali Khamenei comme motivée par un besoin de repos, en rappelant toutefois que les opposants comme les partisans du gouvernements étaient d’accord sur le fait que celui-ci avait bien réagi aux sanctions internationales contre son programme nucléaire et que la chute de près de 55% du rial, la monnaie nationale, face au dollar, n’était en aucun cas imputable à la politique économique du gouvernement.

De nombreux députés ont exprimé leur colère face à l’attitude du président qui n’est cependant, conformément à la Constitution iranienne, soumis à aucun vote de confiance à la fin de la séance. Mais ce pourrait être le cas si un tiers des députés demandaient son interpellation, une mesure qui, à terme, pourrait conduire à sa destitution.

Andreï Touabovitch

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