Lors d’une audition hier jeudi au Sénat, le directeur du renseignement national américain, James Clapper, qui coordonne 17 agences d’espionnage, a confirmé que la Russie a délibérément cherché à interférer dans l’élection présidentielle américaine, notamment en volant des e-mails au Parti démocrate, des documents qui ont été ensuite publiés par le site Wikileaks.
Cette position que le renseignement ne cesse de répéter est toujours contestée par le président élu américain Donald Trump, ferve partisan d’un rapprochement avec Moscou.
James Clapper a été formel. Pour lui, «seuls les plus hauts responsables russes ont pu autoriser les vols et la publication de données liées à l’élection américaine». Le patron des renseignements américains a déclaré que les cyber-activités russes «visaient à saper la confiance du public dans les institutions et la confiance dans l’information».
Le piratage des données du Parti démocrate ne serait en fait qu’une partie de l’ingérence russe, une hypothèse renforcée par la découverte par les services de renseignement d’activités de désinformation, soit la publication de fausses informations sur de faux sites de presse en ligne.
L’objectif de la Russie serait d’influencer l’opinion publique aux Etats-Unis, mais également en Europe et en Eurasie. Un rapport complet sera publié en début de semaine prochaine, après en avoir informé le président sortant Barack Obama et son successeur Donald Trump.
Mais pour le président élu Donald Trump, qui s’est exprimé sur Twitter, son moyen de communication de prédilection, l’implication de la Russie n’est pas avérée. Il rencontre ce vendredi la CIA et le FBI sur le dossier de l’espionnage russe.
Mais Donald Trump se retrouve sur une corde raide, risquant d’un côté de remettre en cause la grande réconciliation qu’il envisage avec la Russie s’il endosse le rapport des services de renseignements américains sur la Russie, et de l’autre côté de s’aliéner les élus républicains, dont il a besoin à la veille de sa prise de fonction, s’il continue dans sa remise en cause de la compétence des services de renseignement.