La justice égyptienne a ordonné mercredi le gel des avoirs de deux organisations de la société civile, dans le cadre d’une enquête visant la société civile, mais critiquée par l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Un tribunal égyptien a ordonné le gel des avoirs de l’ONG Nazra pour les études féministes et de sa fondatrice, Mozn Hassan. Par ailleurs, l’Organisation pour la réforme pénale arabe et son fondateur Mohamed Zarea ont fait simultanément l’objet d’une décision similaire.
La justice égyptienne mène, à l’heure actuelle, une enquête sur des groupes de la société civile, soupçonnés de percevoir illégalement des fonds provenant de l’étranger.
Il y a quelques mois, la justice avait ordonné le gel des avoirs de cinq organisations de défense des droits humains et de trois ONG pour des motifs similaires. A la suite de cette décision, prise en septembre dernier, les Nations Unies s’étaient dites «extrêmement préoccupées».
Cette mesure avait alors ravivé les inquiétudes relatives à une répression grandissante de la société civile dans le pays des Pharaons. Au cours du mois de novembre, le Parlement égyptien avait avalisé un projet de loi régissant les activités des ONG. Ce texte avait été jugé « restrictif » pour la société civile par ses détracteurs.
Depuis 2011 que les autorités égyptiennes enquêtent sur la société civile. Ces investigations ont même occasionné des tensions dans les relations diplomatiques égypto-américaines après que les forces de l’ordre aient décidé de fermer nombre d’ONG, essayant, à maintes reprises, d’arrêter plusieurs de leurs salariés de nationalité américaine. Dans ce cadre, un tribunal a condamné, en 2014, 43 Egyptiens et étrangers à des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.