Les gouverneurs de l’opposition au Venezuela refusent de prêter serment devant l’Assemblée constituante

Les gouverneurs de l’opposition vénézuélienne ont boycotté la cérémonie de prestation de serment des gouverneurs devant l’Assemblée constituante hier mercredi.

Cette décision pourrait les priver des cinq régions que l’opposition a gagnées aux élections régionales de dimanche dernier et relancer la crise politique que connaît le pays.

Peu avant le début de la session spéciale de l’Assemblée constituante, dont l’opposition ne reconnaît pas la légitimité, la MUD, la Table pour l’unité démocratique, la coalition qui rassemble les adversaires au président Nicolas Maduro, avait indiqué que les cinq élus de l’opposition « ne prêteront serment que devant Dieu et les conseils législatifs (régionaux) ». Les 18 gouverneurs du camp présidentiel désignés dimanche ont eux prêté serment à la mi-journée devant la Constituante.

Ce nouveau développement de la crise vénézuélienne menace de lancer une nouvelle phase du conflit. Le gouvernement socialiste avait menacé de destituer les élus qui ne prêteraient pas serment devant l’Assemblée constituante, une instance composée uniquement de membres du parti au pouvoir et dotée de pouvoirs très étendus. Elle a notamment confisqué en août les prérogatives du Parlement, la seule autorité contrôlée par les adversaires de Maduro.

Donnée grande favorite dans les sondages avant le scrutin, l’opposition a subi une cinglante défaite aux élections régionales de dimanche en ne récoltant que 45% des suffrages contre 54% pour le parti au pouvoir et ses alliés.

Si ses résultats ont été rejetés par la MUD et mis en doute par les Etats-Unis, l’Union européenne et une douzaine de pays d’Amérique Latine, qui ont demandé un audit indépendant, certaines voix au sein de l’opposition vénézuélienne ont reconnu que la principale raison de cette débâcle avait été le taux d’abstention des électeurs.

D’avril à juillet, l’opposition était pourtant parvenue à mobiliser les foules pour une vague de manifestations pour exiger le départ du président Nicolas Maduro, jugé responsable de la crise socio-économique qui frappe le pays.

Andreï Touabovitch

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