Le bouclier de l’OTAN avance dans la douleur

Comme convenu, les responsables de l’OTAN ont annoncé dimanche dernier l’achèvement de la première des quatre phases du bouclier antimissiles qui doit protéger les états membres européens de tirs de missile en provenance d’Orient.

Le projet, piloté par les Etats-Unis qui ont déjà investi plusieurs milliards de dollars, disposera d’un puissant radar en Turquie, de missiles SM3 installés sur des frégates en Méditerranée et d’intercepteurs en Pologne et en Roumanie, le tout commandé depuis la base de Ramstein, en Allemagne. Cette annonce aux allures de victoire pour le président américain Barack Obama, dont la campagne électorale pourrait bien en être la cause, ne reflète pas la justesse des faits. Le projet doit encore lever de nombreuses barrières. La principle est toujours l’opposition de la Russie qui y voit une atteinte à sa capacité de dissuasion. Mais l’OTAN doit également tenir compte du nouveau président français François Hollande, nettement plus réticent vis-à-vis de ce projet que son prédécesseur. Le français exige que la défense antimissile ne se substitue pas à la dissuasion nucléaire mais la complète, un contrôle politique du bouclier et une reprise du dialogue avec la Russie. Il aurait déjà obtenu satisfaction sur ses deux premières réclamations.

Le bouclier de l’OTAN vise ostensiblement à prémunir ses pays membres d’une attaque en provenance de l’Iran. La République islamique dispose de missiles balistiques d’une portée de 2 000 à 2 500 kilomètres capables d’atteindre le sud-est de l’Europe.

Andreï Touabovitch

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