Évacuation de centaines de personnes du dernier fief de l’Etat islamique en Syrie

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), forces arabo-kurdes soutenues par les Etats-Unis, ont fait un pas de plus vers la victoire face aux djihadistes avec le départ de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont quitté hier mercredi l’ultime bastion du groupe Etat islamique dans l’est de la Syrie.

Une dizaine de gros camions et remorques recouverts de bâches et transportant des dizaines d’hommes, mais aussi des femmes en niqab et des enfants, dont des fillettes voilées, ont été aperçus passant près de village de Baghouz.

Mustefa Bali, un porte-parole des FDS a déclaré que les évacués, dont il était impossible dans l’immédiat de connaître le nombre exact, pas plus que celui des djihadistes, étrangers ou non, parmi eux, ont été transportés vers une zone d’accueil des FDS où ils sont généralement soumis à des fouilles et des interrogatoires poussés pour identifier les éventuels djihadistes parmi eux.

Le village de Baghouz couvre une zone d’un demi-kilomètre carré tout près de la frontière irakienne qui constitue la dernière poche de l’Etat islamique où, selon des responsables de l’alliance arabo-kurde, sont encore retranchés un « nombre important » de civils, environ 200 familles selon les Nations unies.

Pourtant, depuis début décembre, près de 40 000 personnes, principalement des familles de djihadistes, ont fui le secteur. L’Etat islamique ne tient plus que quelques pâtés de maisons à Baghouz et ses derniers combattants sont retranchés dans des tunnels, au milieu d’un océan de mines enfouies pour entraver l’avancée des FDS.

Les FDS et la coalition internationale emmenée par Washington ont ralenti ces derniers jours leurs opérations, le temps de faire sortir les civils du réduit de l’Etat islamique. Elles accusent l’organisation djihadiste d’utiliser les civils comme « boucliers humains ».

Par ailleurs, l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) a fait état de «négociations» en cours entre les FDS et l’Etat islamique pour obtenir une «capitulation» des djihadistes retranchés.

Andreï Touabovitch