Royaume-Uni : accord avec les Etats-Unis sur les marchés dérivés

Mark Carney, le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), a annoncé hier lundi lors d’une conférence de presse que le Royaume-Uni et les Etats-Unis vont continuer à coopérer sur les marchés dans le domaine clé des produits dérivés quelle que soit l’issue du Brexit.

Un accord dans ce sens a été conclu par la Banque d’Angleterre, le gendarme financier britannique, la Financial Conduct Authority (FCA), et l’autorité américaine de régulation des marchés à terme et des produits dérivés, la Commodity Futures trading Commission CTFC). Il prévoit plusieurs mesures concernant le marché des produits dérivés et les opérations de compensation, qui assurent la sécurité et la réalisation des échanges entre les deux pays.

L’accord devra ainsi permettre aux entreprises britanniques de bénéficier du même cadre de régulation que les entreprises européennes, « quelle que soit la forme que prendra le Brexit », celui-ci ayant fait craindre qu’elles ne puissent accéder aussi facilement à ces marchés.

Le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont les deux plus importants marchés au monde pour les produits dérivés. Ces derniers, bien que semblant loin des préoccupations quotidiennes des ménages et des entreprises, sont essentiels au fonctionnement de l’économie et à la gestion des risques, que ce soit pour les retraites, les contrats d’assurance, les prêts aux ménages ou les crédits immobiliers, permettant ainsi à chacun d’épargner et d’investir en toute confiance. Selon Mark Carney, les échanges de dérivés représentent environ 1 200 milliards de dollars par jours sur chacun des deux marchés, américain et britannique.

La signature de cet accord avec les Etats-Unis met du baume au cœur du Royaume-Uni à un moment où l’incertitude autour du Brexit, prévu pour le 29 mars prochain, est plus élevée que jamais. Les députés britanniques ont rejeté l’accord conclu par leur gouvernement avec Bruxelles. Au pied du mur, la première britannique Theresa May cherche à convaincre l’Union européenne d’amender le texte, ce que les 27 ont toujours refusé jusqu’ici.

Andreï Touabovitch