Irak/Turquie : Le pétrole du Kurdistan et les relations bilatérales

Bagdad a demandé dimanche à Ankara de « cesser » d’accepter les exportations pétrolières en provenance du Kurdistan. En froid avec le pouvoir central, la région autonome du nord de l’Irak a opté pour acheminer son brut vers la Turquie afin de le raffiner.

« La Turquie doit cesser d’accepter les exportations non autorisées de pétrole ». Une déclaration par voie de communiqué du porte-parole du gouvernement irakien, Ali Dabbagh. Et, de renchérir, « l’exportation de pétrole du Kurdistan vers la Turquie est illégale ». Selon M. Dabbagh, Ankara s’associe à la contrebande du brut irakien en agissant de la sorte. Chose qui risque d’influer sur les relations entre les deux pays. Du côté du Kurdistan, l’argumentaire est tout à fait différent. Erbil accuse Bagdad de ne pas le fournir en produits pétroliers. Aussi, s’est-il tourné vers la Turquie afin de raffiner son pétrole, lequel lui sera renvoyé sous forme de produits finis, à savoir, du carburant, du gaz ou de l’huile. La décision du Kurdistan a été officiellement annoncée la semaine dernière. Pour compliquer davantage le problème, les allégations kurdes ont été formellement démenties par le ministère irakien de l’Energie.

Ce différend pourrait jeter à nouveau le froid entre Bagdad et Ankara, cette dernière n’ayant pas réagi jusqu’à présent. Déjà, les deux pays ont maille à partir depuis le refus turc d’extrader l’ancien vice-président irakien, Tarek al-Hachémi. Accusé d’avoir commandité des assassinats dans son pays, il est actuellement jugé par contumace.

Francis Shwarz

Francis Shwarz

ancien Senior Consultant spécialisé dans les questions de stratégie économique au sein de la société Boston Consulting Group (BCG), et ancien manager au sein du groupe spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger. en savoir plus

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