Le nouveau président iranien ne souhaite pas rencontrer Biden

Trois jours après son élection, le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi a appelé lundi à des discussions fructueuses sur le dossier nucléaire, avant de refuser ouvertement une rencontre avec son homologue américain, Joe Biden.

Le chef d’Etat élu iranien a profité de son premier point de presse après sa victoire électorale pour clarifier certaines de ses positions. Il a notamment affirmé ne pas voir d’obstacles à la reprise des rapports diplomatiques avec Ryad, celles-ci étant rompues depuis 2016, la conditionnant néanmoins par un retrait des forces armées saoudiennes du Yémen.

Par ailleurs, Ebrahim Raïssi a soutenu avoir « toujours défendu les droits humains », alors que Washington et plusieurs ONG occidentales le soupçonnent d’être responsable de tortures et d’exécutions sommaires durant sa longue carrière dans le système judiciaire de son pays.

Rappelons que le président élu iranien, dont l’investiture est prévue en août, a obtenu environ 62 % des suffrages exprimés lors d’une élection caractérisée par un fort taux d’abstention pour une présidentielle.

Il est à noter qu’en Iran, le chef d’Etat dispose d’un pouvoir très limité, car le gros des prérogatives reviennent au guide suprême, en l’occurrence l’ayatollah Ali Khamenei qui a notamment le dernier mot sur les dossiers sensibles à l’instar du nucléaire.

A propos, Ebrahim Raïssi a assuré que Téhéran ne permettrait « pas de négociations pour le plaisir de négocier» pendant que des discussions ont lieu à Vienne pour sauver l’accord international sur le nucléaire iranien signé en 2015. Ces échanges visent notamment un retour des Etats-Unis dans ce cadre, après que l’ex-président américain Donald Trump en ait sorti son pays en 2018.

Il sied de signaler que le nouveau dirigeant iranien a répondu par la négative a une question d’un média américain voulant savoir s’il comptait rencontrer son homologue américain au cas où les négociations de Vienne permettraient d’atténuer les sanctions contre l’Iran et pour « régler » les tensions entre Washington et Téhéran, en froid depuis plus de quatre décennies.

Andreï Touabovitch