Le palestinien Ahmad Jibril, chef du FPLP est décédé à Damas

Le chef du Front populaire de libération de la Palestine-Commandant général (FPLP-CG), Ahmad Jibril est décédé hier mercredi à Damas, à l’âge de 83 ans, ont annoncé plusieurs sources.

Son fils, Bader Jibril, a déclaré à l’AFP que son père Ahmad Jibril « est mort de causes naturelles après avoir été malade ». Sa mort a été confirmée par le mouvement FPLP-CG et deux de ses amis qui ont précisé qu’il était décédé dans un hôpital de Damas.

Ahmad Jibril est considéré comme l’un des plus anciens militants de la cause palestinienne. Il avait cofondé en 1967 le Front populaire de libération de la Palestine, historiquement marqué à l’extrême gauche, avec Georges Habache, puis s’en était détaché dès l’année suivante en créant le FPLP-CG, dont il était devenu le secrétaire-général.

Connu pour son opposition à toute négociation entre Palestiniens et Israël, le mouvement s’était violemment opposé à l’accord entre l’Etat hébreu et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) sur une autonomie des Territoires palestiniens et avait menacé de mort le défunt Yasser Arafat, alors président de l’OLP, après la signature de l’accord d’Oslo, au début des années 90.

Le FPLP est en effet une organisation farouchement hostile aux négociations de paix avec Israël et elle listée comme «organisation terroriste» par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Le FPLP-CG a été accusé, dans les années 70 et 80 de plusieurs détournements d’avions et d’attaques contre des militaires et des civils israéliens.

Il avait été accusé notamment d’être impliqué dans l’explosion en plein vol d’un Boeing de la compagnie américaine Pan Am, qui a fait 270 morts en décembre 1988 alors qu’il survolait Lockerbie, en Ecosse, et aussi d’avoir participé au crash d’un avion de la Swissair en 1970 qui se rendait à Tel-Aviv. Le crash s’est soldé par la mort de 47 personnes à bord de l’avion suisse.

Au début du conflit syrien en 2011, Ahmad Jibril a pris fait et cause pour le président Bachar al-Assad, et ses hommes ont combattu aux côtés de l’armée syrienne sur plusieurs fronts.

Andreï Touabovitch