Apple attaque en justice la société israélienne NSO Group

Excédé de voir ses iPhones piratés, le groupe américain Apple a intenté hier mardi des poursuites judiciaires devant un tribunal américain, contre NSO Group, le fabricant israélien de Pegasus, un logiciel d’espionnage ultra-controversé.

La marque à la pomme demande au tribunal d’interdire définitivement les programmes de NSO sur ses appareils et services. Apple tient la firme israélienne pour responsable des «activités malveillantes» de certains de ses clients, dont des gouvernements. Dans sa plainte, les avocats d’Apple accusent NSO d’être constitué de «pirates notoires».

Un collectif de 17 médias internationaux a révélé cet été que Pegasus avait permis d’espionner les numéros de journalistes, d’hommes politiques, de militants ou de chefs d’entreprise de différents pays, y compris le président français Emmanuel Macron.

En septembre, Apple, qui a notamment bâti son succès sur son excellente réputation en matière de sécurité et de respect de la vie privée, a lui-même dû réparer en urgence une vulnérabilité informatique que Pegasus était capable d’exploiter pour infecter les iPhones, sans même que les utilisateurs n’aient à cliquer sur des liens ou boutons piégés, selon un procédé baptisé «zéro-click».

La plainte d’Apple intervient au moment où d’autres entreprises américaines et les autorités du pays ont pris des mesures contre le groupe israélien.

En 2019, WhatsApp avait admis avoir été infectée par le logiciel Pegasus, et sa maison mère Facebook avait intenté un procès à NSO Group, l’accusant d’utiliser sa messagerie pour espionner des journalistes et des défenseurs des droits humains. Environ 1.400 Smartphones avaient été compromis d’après la plainte.

Au début de ce mois de novembre, Washington a ajouté NSO Group à sa liste des entreprises interdites. Ces démêlés judiciaires pourraient mettre en faillite NSO qui a plus de 500 millions de dollars de dette, des problèmes de gouvernance et fait face aux rétractations de commandes, notamment de la France, à cause des sanctions américaines.

Andreï Touabovitch