Les statistiques ont révélé une croissance très décevante de la production industrielle en Chine de 9% en juillet dernier par rapport à la même période de l’année précédente. Ce ralentissement est un appel aux autorités chinoises, qu’elles ne semblent pas encore avoir entendu, pour entamer des réformes.
Il y a à peine deux ans, les experts considéraient qu’une croissance de 11% de la production industrielle serait un point de ralentissement critique.Le fléchissement de l’économie chinoise se ressent également sur les ventes en détail et les investissements qui ont été de 0.5 à 1% inférieurs aux attentes les plus pessimistes au point de présager une croissance globale de 7% au premier semestre de l’année prochaine.
Certains analystes expliquent ce plongeon de l’économie chinoise par la délocalisation l’année dernière de la production de la moitié des sociétés américaines ayant un chiffre d’affaires annuel supérieur à un milliard de dollars de la Chine vers les Etats-Unis. La zone euro semble vouloir suivre le même chemin. En janvier dernier, la Commission européenne a publié un communiqué spécial intitulé « Pour une renaissance industrielle européenne » appelant à porter la part de l’industrie dans le PIB de l’UE de 15 à 20% d’ici 2020.
Face à ces décisions de ses principaux partenaires commerciaux motivés par problèmes internes mais qui portent atteinte à leur économie, les autorités chinoises tardent à réagir. Alors que des réformes pour réadapter le modèle économique du pays en vue régler les problèmes de dépendance vis-à-vis des exportations, réinvestissements et des dettes des gouvernements locaux sont attendues, les autorités du pays maintiennent leur cap actuel.
Des efforts sont néanmoins perceptibles, la part des services ayant dépassé pour la première fois en 2013 celle de la production industrielle dans le PIB du pays. La Chine se trouve à la croisée des chemins. Un changement de modèle économique nécessiterait plusieurs années et pourrait faire perdre au pays son attrait en tant que fabrique mondiale.
