Révélations sur l’espionnage économique de la France par les Etats-Unis

espionsDe nouveaux documents dévoilés par WikiLeaks et publiés hier lundi dans la soirée par le site Mediapart et le journal Libération révèlent que l’une des cibles des Etats-Unis dans son espionnage de la France était tout ce qui pouvait toucher aux intérêts économiques stratégiques du pays.

La dimension de cet espionnage économique est visible dans une première note datant de 2002 qui définit les domaines d’intérêt. Ces domaines vont des relations économiques avec les Etats-Unis aux relations avec les institutions financières internationales comme la Banque Mondiale ou le Fonds Monétaire Internationale en passant par les politiques d’échanges de la France ou les questions liées aux G8 et G20. Les Etats-Unis étaient particulièrement intéressés par les informations sur les contrats d’envergure impliquant des entreprises françaises, notamment ceux dépassant les 200 millions de dollars. Les anciens ministres de l’Economie François Baroin, de 2011 à 2012 et Pierre Moscovici, de 2012à 2014, auraient également été écoutés.

Les médias français estiment qu’une centaine d’entreprises françaises, y compris la majorité de celles cotées en bourse, ont pu être espionnées par les Etats-Unis tant les domaines d’activité visés étaient divers. Informations et télécommunications, énergies, transports, environnement et santé, dont les biotechnologies, les activités d’espionnages des Etats-Unis ont pu donner aux entreprises américaines un avantage concurrentiel potentiellement désastreux pour leurs équivalentes françaises. D’autant plus que les informations recueillies par la NSA pouvaient être partagées avec les alliés anglo-saxons des Etats-Unis comme l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande.

Ces dernières révélations surviennent après celles la semaine passée des écoutes des trois derniers présidents français et devraient tendre encore plus les relations entre la France et son allié américain. Après ces révélations la semaine dernière, François Hollande avait déclaré qu’il considérerait comme « un manquement grave » à la relation franco-américaine toute entorse à l’engagement des Etats-Unis de ne plus espionner le sommet de l’Etat français.

Andreï Touabovitch

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *