Libération de l’espion Jonathan Pollard, la fin d’une saga diplomatique de 30 ans entre Israël et les Etats-Unis

pollardLes Etats-Unis vont libérer ce vendredi, le Juif américain Jonathan Pollard, qui a passé trente ans en prison pour avoir espionné le pays de l’oncle Sam pour le compte d’Israël.

Cette libération devrait marquer la fin d’une interminable saga diplomatique pendant laquelle les Etats-Unis ont fait preuve d’une rare fermeté face à leur allié israélien.

Jonathan Pollard, 61 ans, devrait quitter ce vendredi, sa cellule dans la prison fédérale de Butner, en Caroline du Nord, pour retrouver sa liberté.

Selon les termes de sa libération conditionnelle, l’homme devra rester sur le sol américain au moins cinq ans. Jonathan Pollard avait été arrêté en 1985 pour avoir transféré à l’Etat juif des milliers de documents classés « secret défense » entre 1984 et fin 1985, des documents auxquels il a eu accès grâce au poste d’analyste civil du service du renseignement qu’il occupait alors dans la marine américaine.

Malgré sa ligne de défense selon laquelle il n’aurait passé à Israël que des secrets destinés à servir les intérêts du pays, comme par exemple le lieu où se cachait le numéro deux de l’OLP Abou Nidal, assassiné par les services israéliens en 1988, Jonathan Pollard a été jugé et condamné à la perpétuité en 1987. Selon certains observateurs, cette peine extrêmement dure pour quelqu’un ayant espionné au profit d’un pays ami « sans intention de nuire aux Etats-Unis » était motivée par la volonté des Américains d’en faire un exemple à l’intention de la communauté juive.

Au fil des ans, cette affaire est devenue de plus en plus sensible. Jonathan Pollard est peu à peu devenu le protégé de la droite israélienne qui le présente comme un héros de la cause juive et l’Etat d’Israël s’est fortement mobilisé pour le faire libérer.

Certains experts estiment que Jonathan Pollard doit sa libération à l’accord sur le nucléaire iranien, Washington ayant trouvé là un moyen d’apaiser la colère d’Israël, férocement opposé au texte signé avec l’Iran, ce que la Maison-Blanche dément. A présent, Jonathan Pollard rêverait, selon ses proches, de s’installer en Israël.

Andreï Touabovitch

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