Environ 30.000 Coréens sont descendus samedi dernier dans les rues de Séoul, pour réclamer la démission de la présidente ParK Geun-Hye dont le mandat doit arriver à terme en 2018 et à laquelle ils reprochent de vouloir réformer les livres scolaires et de privilégier les intérêts des grandes entreprises.
La manifestation a été organisée conjointement par la Confédération syndicale coréenne (KCTU), qui revendique 700.000 salariés affiliés, la fédération des associations d’agriculteurs et un syndicat d’enseignants. Les manifestants, dont plusieurs étaient masqués, ont défilé derrière une grande bannière « Park Geun-Hye, démissionne ». Trois cents religieux, bouddhistes, catholiques et protestants, portant chacun une fleur à la main, ont marché en première ligne afin d’éviter les débordements.
Les manifestants protestaient contre la décision du gouvernement de mettre sur pied une commission d’enseignants et d’universitaires qui, à partir de 2017, devra approuver les livres d’histoire avant leur utilisation dans le programme d’éducation nationale. Selon eux, cette décision est une manœuvre de la présidente pour glorifier le régime autoritaire de son père, le président Park Chung-Hee, qui a gouverné la Corée du Sud de 1962 jusqu’à son assassinat en 1979. Les manifestants reprochaient également à la présidente de vouloir ouvrir plus largement le marché agricole, de faciliter les licenciements et de réduire les revenus des salariés âgés.
Cette manifestation, dans un premier temps interdite avant d’être autorisée par la justice, est la seconde descente des Coréens dans les rues en un mois. La précédente manifestation, qui avait mobilisé 60.000 personnes le 14 novembre dernier, avait dégénéré. La police avait riposté à des actes de violence des manifestants en utilisant contre eux des canons à eau.