Peter Navarro, le conseiller pour le Commerce du président américain Donald Trump, a jugé dans une interview accordée au «Financial Times », que l’Allemagne employait un euro «largement sous-évalué» afin d’exploiter ses partenaires américain et européens.
« Il est compliqué de considérer le TTIP (le projet d’accord de libre-échange transatlantique) comme un accord bilatéral à cause de l’Allemagne, qui continue à exploiter d’autres pays de l’Union Européenne (UE) ainsi que les Etats-Unis avec un deutsche mark implicite qui est largement sous-évalué», a estimé Navarro, nouvellement nommé au sommet du Conseil du commerce à la Maison Blanche.
«Le déséquilibre commercial structurel que l’Allemagne entretient avec le reste de l’Union Européenne et les Etats-Unis, a-t-il ajouté, reflète l’hétérogénéité économique au sein de l’UE, et donc (le TTIP) est un accord multilatéral déguisé en accord bilatéral».
Déjà en légère augmentation par rapport au dollar, l’euro a accéléré la cadence suite à la parution des propos de Peter Navarro. De l’avis de Steen Jakobsen, économiste chez Saxo Bank, « il y a un risque grandissant » que le chef d’Etat américain instaure une politique active de dévaluation du dollar, ce qui serait en phase avec son programme qui prévoit, entre autres, une augmentation des exportations.
Il peut induire indirectement la baisse de la monnaie américaine en utilisant des injonctions concourant au renforcement de la monnaie d’en face. Ces dernières semaines, l’équipe du dirigeant américain l’a d’ores et déjà fait avec le yuan chinois.
En déplacement à Stockholm, Angela Merkel s’est défendue en affirmant que son pays ne s’immisce jamais dans la politique monétaire arrêtée par la Banque Centrale Européenne (BCE). «Concernant la question de l’euro et de sa valeur, l’Allemagne est un pays qui a toujours plaidé pour que la Banque centrale européenne mène une politique indépendante, de la même façon que la Bundesbank en a mené une également quand il n’y avait pas encore l’euro», a déclaré Angela Merkel.