Le gouvernement indien a présenté hier mercredi son budget annuel, qui est marqué par des concessions faites aux populations rurales et aux petits contribuables, dans le but de compenser les effets de la démonétisation annoncée le 8 novembre dernier par le Premier ministre Narendra Modi.
Parmi ces concessions, le taux d’imposition a été réduit de moitié, passant de 10% à 5%, pour les revenus les plus bas. Les Petites et Moyennes Entreprises obtiennent elles aussi, une baisse de la fiscalité.
Le gouvernement indien prévoit en plus d’augmenter les dépenses dans les zones rurales à travers des investissements dans le programme de garantie d’emploi et en facilitant l’accès des fermiers au crédit, avec l’objectif de sortir 10 millions de ménages de la pauvreté d’ici deux ans et doubler les revenus des agriculteurs d’ici cinq ans.
Toutes ces mesures sont censées lutter contre les effets de la récente démonétisation. Le 8 novembre dernier, Narendra Modi surprenait le monde en annonçant que les billets de banque de 500 et 1.000 roupies, soit près de 86% de l’argent liquide en circulation, ne seraient plus utilisables, laissant aux citoyens jusqu’à la fin de l’année pour les déposer à la banque avant qu’ils ne deviennent caduques.
Cette mesure radicale, qui était censée aider à lutter contre l’évasion fiscale et la corruption, a eu pour effet d’entraîner un ralentissement de la consommation dû à la pénurie d’argent liquide et une perturbation des chaînes d’approvisionnement, des perturbations qui s’expliquent par l’usage répandu du cash dans le pays.
Dans son budget annuel, le gouvernement annonce une prévision de croissance ralentie pour l’année fiscale en cours, 7.1% contre 7.6% en 2015-2016, estimation qui pourrait être revue à la baisse une fois intégrée les conséquences sur l’économie locale de la démonétisation.