La crise germano-turque s’est élargie mardi avec l’ouverture, d’une enquête contre X par la justice allemande sur des soupçons d’espionnage du gouvernement turc envers des partisans du prêcheur Fethullah Gülen en Allemagne.
Cette affaire a été dévoilée par le ministre de l’Intérieur de Basse-Saxe, Boris Pistorius. Selon ce dernier, 10 à 15 des cibles, parmi lesquelles au moins une école et deux entreprises, qui auraient été espionnées par Ankara se trouvent dans cette région allemande. Cette autorité a dénoncé la volonté paranoïaque de la Turquie d’espionner les partisans de Fethullah Gülen.
Les autorités allemandes comptent informer les ressortissants turcs probablement espionnés que rentrer dans leur pays pourrait avoir des conséquences négatives pour eux pouvant aller jusqu’à une incarcération.
Pour sa part, le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a rappelé que l’espionnage par des pays tiers pouvait faire l’objet de poursuites judiciaires. A présent, le parquet fédéral doit mener des investigations sur base notamment des renseignements du contre-espionnage allemand pour déterminer si ces soupçons sont avérés ou non.
Depuis quelques semaines, les relations diplomatiques entre l’Allemagne et la Turquie se sont refroidies. Ankara a reproché à Berlin d’avoir refusé à certains ministres turcs de faire campagne pour le vote du «oui» lors du référendum sur le renforcement des pouvoirs présidentiels prévu le 16 avril prochain.
Avec ces malentendus, les rapports entre les deux pays risquent d’en pâtir longtemps avant une normalisation.