La Corée du Sud vient d’interdire les ICO (Initial Coin Offeing), une sorte de crowfunding basé sur les monnaies virtuelles, utilisé par les start-ups pour lever des fonds sans avoir à respecter les régulations appliquées à l’argent « réel ».
La Commission des services financiers sud-coréenne a publié vendredi un rapport dans lequel elle laisse entendre que des sanctions lourdes, dont la nature exacte n’a pas été précisée, seront prévues à l’encontre de ceux qui contreviendraient à ses recommandations.
Avec les ICO, ce sont aussi les échanges de crypto-monnaies qui vont avec, comme le bitcoin ou l’ether, qui sont désormais interdits dans le pays. Les autorités sud-coréennes affirment que ce procédé a permis à l’argent de « couler à flots dans une direction spéculative et non productive ».
Le principe des ICO consiste à émettre une « monnaie » liée à un projet, que les internautes intéressés peuvent acheter aux concepteurs du projet. Les actifs numériques ainsi acquis peuvent ensuite être revendus ou utilisés dans le cadre du projet financé par la levée de fonds initiale.
Grâce principalement à la zone légalement floue dans laquelle ils se trouvent, puisqu’ils ne suivent pas les règles des marchés financiers traditionnels, les ICO atteignent un pic de popularité et ont permis cette année la levée de près de 1.8 milliards de dollars.
Mais ce succès a provoqué la levée de boucliers de nombreux organismes de régulation du monde entier, qui ont multiplié les campagnes de prévention, affirmant que le risque d’escroquerie était bien présent. La Banque centrale chinoise a été la première il y a quelques semaines, à bannir les ICO.
L’annonce de la décision des régulateurs financiers de la Corée du Sud a entraîné une perte de 3% de la valeur du bitcoin dans les 24 heures qui ont suivi, la Corée du Sud étant devenue, avec les Etats-Unis et le Japon, un nouveau hub des crypto-monnaies.