La justice brésilienne a suspendu vendredi dernier l’extradition de Cesare Battisti, condamné en 1993 pour meurtre dans son pays, l’Italie, afin de statuer sur le recours introduit par ses avocats.
C’est le juge Luiz Fux de la Cour suprême brésilienne qui a ordonné l’arrêt de l’extradition de l’ancien militant d’extrême-gauche italien. Pour cause, cette instance n’aurait pas pris sa «décision définitive» sur la requête d’habeas corpus déposée par les avocats de Cesare Battisti. Par le biais de cette procédure, le justiciable peut demeurer libre avant son jugement.
Alors qu’il tentait de quitter le territoire brésilien à bord d’un taxi bolivien le 4 octobre dernier, Cesare Battisti avait été interpellé lors d’un contrôle policier de routine, avant d’être placé en détention provisoire. L’ex-militant d’extrême-gauche était muni d’une somme d’argent de 6.000 dollars et 1.300 euros, soit plus que le montant autorisé sans déclaration préalable. Il avait été finalement relâché le 7 octobre.
En 2009, la Cour suprême brésilienne avait approuvé l’extradition de Cesare Battisti, mais le président de l’époque Lula da Silva, y avait opposé son veto. Puis, aucune suite n’a été donnée à une nouvelle requête en 2011. Cette fois-ci par contre, la demande des autorités italiennes a été prise en considération.
La justice italienne a condamné Cesare Battisti par contumace en 1993 pour quatre meurtres et complicité de meurtres commis à la fin des années 1970. Il s’était réfugié en France pendant 15 ans avant de fuir au Brésil en 2004 de sorte à éviter une éventuelle extradition. La Cour suprême brésilienne tranchera le 24 octobre sur le sort du militant italien.