Le parquet de Nanterre a annoncé ce mardi, avoir classé sans suite, l’enquête préliminaire visant le groupe de BTP Vinci, après une plainte de l’association Sherpa pour «travail forcé» et «réduction en servitude» des employés de Vinci sur les chantiers du Mondial de 2022 au Qatar.
La décision du parquet met un terme à une enquête qui avait été ouverte en mars 2015. L’affaire avait fait grand bruit à l’époque.
L’ONG Sherpa qui avait attaqué Vinci, affirmait avoir réalisé une enquête de plusieurs mois, qui lui avait permis de réunir des «éléments accablants» concernant les conditions de travail sur les chantiers au Qatar de sa filiale locale QDVC, filiale détenue à 49% par Vinci Construction Grands projets et à 51% par le groupe qatari Diar. L’ONG faisait état de passeports confisqués et de menaces contre les salariés.
Vinci avait depuis le début contesté les accusations de Sherpa, expliquant avoir toujours agi dans les règles et avoir fait venir sur place des syndicats et représentants d’autres ONG internationales pour vérifier la situation sur ses chantiers.
Le groupe met notamment en avant l’accord signé en novembre 2017, mais dont les discussions avaient été amorcées en décembre 2014, soit bien avant la plainte déposée par Sherpa, avec l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) au siège de l’OIT (Organisation internationale du travail) à Genève.
L’accord porte sur les «droits de l’homme sur le lieu de travail, le logement, l’équité des conditions de recrutement et les droits des travailleurs».
Vinci, qui a plusieurs chantiers en cours au Qatar dont la construction d’un tramway, d’une ligne de métro ainsi qu’une autoroute, s’est félicité de la décision du parquet de Nanterre.
Dans un communiqué laconique, l’association Sherpa a annoncé son intention de «déposer plainte avec constitution en partie civile afin de saisir un juge d’instruction» dans cette affaire.