Russie : l’application de messagerie Telegram dans la tourmente

Les services de renseignements russes ont demandé une rupture de la confidentialité, au service de messagerie «Telegram» et la transmission dans les plus brefs délais, des donnés personnelles en sa possession.

Telegram est désormais sous le coup d’une procédure de blocage.Le régulateur russe des télécommunications Roskomnadzor a saisi vendredi dernier la justice pour demander le blocage de la messagerie Telegram qui a refusé de fournir aux services de sécurité russes, ses clés de cryptage permettant de lire les messages des utilisateurs après un ultimatum de 15 jours qu’il lui avait donné le 20 mars dernier.

Le fondateur de Telegram, Pavel Durov a réagi à cet ultimatum en déclarant que les menaces de bloquer le service de messagerie n’auront pas de résultats et que Telegram défendra la liberté et la confidentialité.

Telegram a été créé par le russe Pavel Durov en 2013. Avec 200 millions d’utilisateurs, 700.000 de plus tous les jours selon son fondateur, l’audience de cette application, qui est utilisée aussi bien par les responsables politiques que par les dissidents dans les Etats autoritaires, connaît une forte croissance.

Elle se pose en champion de la liberté d’Internet et de la confidentialité de ses utilisateurs grâce à un système de cryptage complexe. Mais des pays comme la Russie et l’Iran s’en méfient.

En promouvant ouvertement les critiques des autorités locales et le débat politique, Telegram est devenu un canal détesté par les Etats autoritaires. En Iran, il a été provisoirement bloqué en décembre et janvier lors des troubles occasionnés par des manifestations contre la vie chère.

A la mi-octobre de l’année passée, la justice russe avait condamné Telegram à une amende de 18.000 euros pour avoir refusé de coopérer avec le FSB, les services de renseignements russes.

La messagerie avait également échappé à un blocage en juin après avoir accepté de fournir au régulateur russe des informations pour être intégrée au registre des diffuseurs d’informations, ce qu’elle refusait auparavant.

Andreï Touabovitch