Sous le regard inquiet des écologistes, la première centrale nucléaire flottante du monde appelée L’Akademik Lomonosov a quitté le port russe de Saint-Pétersbourg samedi en direction de l’Arctique.
L’Akademik Lomonosov se dirige vers Mourmansk où elle sera chargée en combustible et testée. En 2019, elle devrait être remorquée jusqu’à Pevek, son emplacement définitif situé à 5.000 kilomètres de là, pas très loin de l’Alaska, au large des côtes de Tchoukotka, dans l’extrême Orient russe.
L’Akademik Lomonosov est une innovation exploitée par le géant Rosatom, contrôlé par l’Etat russe. Le projet a débuté il y a plus de dix ans et est basé sur des réacteurs testés dans les sous-marins et les brise-glace nucléaires russes.
La puissance électrique de la centrale flottante Lomonosov est donc 20 fois inférieure à ses équivalents sur terre, soit 70 MW seulement contre 1.450 MW.
Installée sur un navire de 140 mètres de long, cette centrale nucléaire flottante peut alimenter en électricité une ville de 200 000 habitants. Courant 2019, c’est la ville portuaire de Pevek ainsi que des plateformes pétrolières qui vont bénéficier de cette énergie électrique.
Mais cette prouesse technologique n’est pas appréciée par tout le monde, loin de là. L’ONG de protection de l’environnement Greenpeace la surnomme « Tchernobyl flottant » ou encore « Titanic nucléaire », dénonçant une vulnérabilité aux tsunamis et aux cyclones et le fait qu’aucune évaluation appropriée des risques n’ait été effectuée.
A Saint-Pétersbourg, beaucoup des cinq millions d’habitants ont signé la pétition relayé par l’écologiste Alexander Nikitin, de la fondation Bellona, un ancien officier russe qui s’inquiète aussi pour l’environnement fragile de l’Arctique.
Les autorités russes de leur côté estiment que leur système de centrale flottante est parfaitement sûr, expliquant qu’ils l’ont conçu à la suite d’un accident d’un sous-marin nucléaire, le Koursk, qui avait sombré en mer de Barents en 2000.